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Gore Tex Transalpine Run 2018

TAR 2018

A la base faire équipe ensemble ne sautait pas forcément aux yeux. On fait pas la même taille. On a pas le même coiffeur. On a pas les mêmes qualités physiques. Je ne parle pas Corse

Mais il y a des choses universelles….

L’amour de la montagne nous a uni. Le goût de l’effort nous a soudé. On s’est dépassé tous les jours pour venir à bout de cette Gore Tex Transalpine Run et aller chercher cette 3ème place. Retour sur une semaine exceptionnelle…

Tout débute le 15 Juillet 2018

Je suis sur le bateau pour me rendre en Corse lorsque que je reçois un appel. R.B : « Vincent, je cherche un coureur pour former une belle équipe pour faire la Transalpine Run, en septembre prochain. Tu connais ? Cela pourrait t’intéresser ? » V.V : «  Bien sûr que je connais ! Je suis cette course depuis des années, c’est dans ma to do liste des trails à faire. Laisses moi quelques jours pour y réfléchir. Au fait ce serait qui le binome ? R.B : « Guillaume Peretti »

Ok. Je débarque en Corse, on me propose une aventure d’une semaine, 265km et 16000 de D+ à partager avec un des meilleurs coureurs insulaire et détenteur du record du GR20 il y a quelques années. L’affaire est très tentante.

Le dilemme est que je suis inscrit à la TDS quelques jours avant le Transalpine Run. La TDS est un de mes objectif 2018. Mais je quitte Paris la semaine de la TDS et doit emménager à Annecy. Je ne suis pas sur à 100% de pouvoir faire la TDS. Il ne me faut pas longtemps pour prendre ma décision, je saisis cette opportunité de vivre un moment unique et hors du commun. J’appelle Guillaume « Guillaume, chaud pour 260km ensemble? » Guillaume était évidement bouillant ! C’était parti pour l’aventure !

On s’organise une petite sortie en montagne durant l’été avec Guillaume. 40km plus tard, le duo est soudé. Guillaume m’a fait découvrir une partie de son terrain de jeu, une incroyable balade du côté du Monte Renoso. Tout y était réuni pour passer un bon moment: sommets, GR20, Pozzi, Bergeries,… J’ai découvert un mec amoureux de la montagne, de son île et heureux le partager. Cette sortie m’a vraiment convaincu que notre team sera performante,  je rentre ultra motivé pour m’entrainer et confiant pour la suite.

La suite justement se passe pour le mieux j’ai enchainé les kilomètres tout l’été. Je me sens vraiment en forme et relativement serein pour affronter cette course même si 260km, on va pas se mentir ca va pas être de tout repos. 

Pour les néophytes, la Transalpine Run est une course en itinérance de 260km et 16000 de D+ repartis en 7 étapes. Il s’agit d’une course en duo qui traverse le Tyrol du Nord au sud en traversant 3 pays : Allemagne, Autriche et enfin l’Italie. Peu connu en France car un peu dans l’ombre de l’UTMB, Cette course est vraiment populaire en Allemagne et les places sont chères. 300 équipes sont inscrites depuis des mois. Beaucoup d’équipes allemandes évidement mais aussi un plateau international qui promet une belle bagarre.

Samedi 1 septembre 2018.

Départ pour Munich puis Garmisch Partenkirchen, lieu du départ de la première étape. Content de retrouver Guillaume, nous prenons nos marques, récupérons notre dossard + notre pack pour la semaine. Pasta Party, briefing de course nous sommes dans l’ambiance et nous avons hâte d’attaquer !

Dimanche 2 septembre. Warm Up

1èreétape : 43km // 2500 d+

Garmisch Partenkirchen à Nassereith

C’est le jour J, départ de la première étape. Sur la ligne se mêlent crispation et soulagement. Un savoureux mélange de sentiments contradictoires. Pour beaucoup cette épreuve est l’aboutissement de plusieurs années d’entrainement et de sacrifices.  Les coureurs sont vraiment contents d’être enfin là, mais l’appréhension et la peur de la suite se lit aussi sur les visages… Côté course on attaque dès le premier jour par une grosse étape. 43km au programme. Ca met dans l’ambiance direct.

 Le peloton est enfin lâché. Les 6 premiers sont kilomètres sont plat en fond de vallée et une équipe se détache très rapidement. Guillaume emboite le pas. Je suis. Les kilomètres s’enchainent rapidement à une moyenne de 3’45 au km. Nous sommes toujours avec l’autre équipe avant d’attaquer le premier sentier. Une longue ascension dans la foret.

 Dès les premières pentes les autres coureurs nous lâchent et nous prenons notre rythme. Le départ rapide a mis Guillaume un peu en surrégime mais nous gérons notre allure. Nous sommes peut être parti un peu vite mais au moins nous sommes dans la course et déjà à la bagarre.

Je suis un peu surpris de nous faire distancer si rapidement dans la pente. Guillaume et moi nous ne sommes pas les meilleurs coureurs du monde mais quand même se faire lâcher aussi facilement cela n’arrive pas si souvent. Plus tard nous apprendrons que l’un des coureur était un super athlète en demi fond avec des chronos de 13min25s sur 5000 et moins de 29min sur 10000. L’autre est en équipe d’allemagne de course en montagne. De sacrés athlètes.

On reprend finalement notre rythme. Deux autres équipes reviennent sur nous. Nous restons au contact. Au kilomètre 30 il y a un regroupement entre les 3 premières équipes, les premiers craquent complètement et on revient dans la course. Mais nous avons fait l’erreur aujourd’hui de ne pas prendre les bâtons et les 2 autres équipes s’échappent à l’occasion d’une dernière montée de 500 de D+ dans la boue ultra glissante. Nous ne pouvons pas suivre.

Finalement nous finissions à la 3èmeplace mais Mais les écarts sont vraiment serrés les 7 premières équipes se tiennent en 20 minutes et il reste 220km à parcourir… Nous sommes vraiment content et un peu surpris de ce premier podium. Nous sommes dans la course et nous avons jaugé aujourd’hui les différentes équipes. Il faudra être patient et la jouer finement pour être devant tous les jours. Mais nous n’en sommes pas là. Direction l’hôtel pour tenter de récupérer au maximum avant la prochaine étape.

Lundi 3 septembre

2ème étape 27km // 1300D+. Le jour sans.

Nassereith à Imst

C’est l’étape la plus courte et la plus roulante de la semaine. Le réveil est difficile, les paupières sont lourdes. A-t-on été trop ambitieux la veille? On se pose la question…

Quoi qu’il arrive nous y sommes, il faut courir et vite si possible. Mais dès le départ les jambes ne répondent pas. Guillaume est à la peine lorsque qu’il faut relancer sur les longues lignes droites monotones du parcours.

Au départ à la bataille pour le podium, nous perdons des places au fur et à mesure de l’étape. Nous coupons la ligne à la 7ème place, déçu forcement mais on y était pas. L’étape a été courte et les écarts sont finalement faibles. 5 min de la gagne. Nous reculons à la 4èmeplace au général. On se dit que demain est un autre jour…

Mardi 4 septembre

3rd Stage 53km / 3000d+ Back dans le game

Imst à Mandarfen

C’est l’étape reine de cette Transalpine Run, l’étape qui est redoutée par tous pour plusieurs raisons :

La distance tout d’abord, 53 kilomètres ce n’est pas rien surtout que nous sommes au 3èmejour de course et les organismes commencent à fatiguer. Ensuite le dénivelé. Les 2 premières étapes étaient plutôt « roulantes » sur des portions moyennes montagne.  Aujourd’hui nous attaquons les fort dénivelés, les chemins escarpés, les passages à plus de 2000m et les descentes engagées.

Nous avons la chance d’être invité par Gore Tex un des partenaires de Guillaume. Nous bénéficions d’un accompagnement au top sur la course. Massage à l’arrivée, transfert avec une navette Gore Tex, Hôtels vraiment confortables… C’est l’idéal pour optimiser la récupération.  Après 2 étapes difficiles justement, nous en avions besoin et nous nous sommes vraiment bien reposés. Guillaume est remobilisé. Le profil lui convient d’avantage et il a cœur de rien lâcher après notre 7èmeplace de la veille.

Sur cette étape nous avons décidé de ne pas nous affoler et de prendre notre rythme sans regarder les autres équipes. Après un départ prudent mais rythmé nous sommes autour de la 5èmeplace. Puis après 20km nous attaquons une longue ascension qui doit nous mener à plus de 2000 mètres d’altitude. Guillaume est concentré, focus dans sa course. Nous sommes 4èmeet revenons que les 3ème,une équipe du team Salomon Autriche. Au sommet Guillaume les passe et engage fort dans une longue descente de 10km nous les lâchons rapidement et au fils des kilomètres, nous apercevons les 2 premières équipes groupées. En bas de cette descente nous avons fais 42km nous sommes à 1min de la tête, les 4eme sont à plus de 4 min derrière. Mais problème, les 10 derniers kilomètres sont quasiment plat sur un chemin stabilisé en fond de vallée.

Les vieux démons ressurgissent. Alors que nous avions fait une superbe étape, Guillaume n’arrive pas à relancer et éprouve des difficultés à garder une bonne allure sur le plat. Nous voyons filer inexorablement les 2 équipes de tête. L’avance sur les 4èmefond également. Nous parvenons à garder notre 3èmeplace mais les 4èmesont revenus à moins de 30 secondes…

Le bilan de journée est très positif, même si nous avons perdu du temps sur la dernière partie nous sommes revenu dans la course. Toujours 4èmeau général mais les prochaines étape s’annoncent très alpines et vraiment plus à notre avantage ! Nous sommes motivé comme jamais.

Mercredi 5 septembre

Etape 4. 30k 2200 D+  A l’attaque !

C’est l’étape alpine de la semaine. Le ratio d+ km est important, passage à 3000m d’altitude, des parties techniques, un passage sur glacier et surtout quasiment pas de plat. Guillaume est remonté à bloc, il avait coché cette étape depuis le début et l’étape de la veille nous a vraiment conforté dans le fait que nous étions compétitif et dans les temps des premiers lorsque la pente s’inclinait et que les chemins devenaient plus techniques. Aujourd’hui on a décidé de se faire plaisir et d’attaquer…

Le départ est rude, surtout pour moi. On attaque direct par une montée sèche de 600m de d+ en moins de 2km. Je déteste ce genre de montée raide avec un fort dénivelé mais je m’accroche au groupe. Nous sommes les 4 premières équipes du général ensemble.

En haut ça devient plus roulant, je suis vraiment bien, je trépigne même, il y a une descente de 600 de d– cette fois. Je sais Guillaume à l’aise dans l’exercice. C’est parti je lâche les chevaux, je prends les devants du groupe et attaque la descente à bonne allure. Personne ne suit on prend quelques longueurs avec Guillaume. Puis vient l’ascension du jour presque 1200m de d+ pour monter au glacier. On calme nos ardeurs et on reprend notre rythme pour ne pas se bruler les ailes. 2 équipes nous passent mais nous restons au contact dans la montée. Le parcours est incroyablement beau, j’en prends vraiment pleins les yeux et profites du moment pour prendre quelques belles photos.

L’équipe leader accélère le rythme, nous ne les voyons plus, nous sommes à la bagarre pour la   2èmeplace avant d’attaquer la dernière descente de 10km. Nous avons basculé 2èmeau sommet mais l’autre équipe de lâche rien. A 6km de l’arrivée à la faveur d’une portion roulante, ils nous repassent. Guillaume est comme un fou, il rage et parle en corse… Mais il n’y a pas photo ils sont plus rapides sur le roulant. Les  4 derniers kilomètres sont en sous bois sur un chemin technique engagé et piégeux. Guillaume attaque comme un malade. On revient sur eux et on les passe sans un mot à une allure de fou, concentrés sur chaque pas pour finir l’étape en 2èmeposition.

C’est vrai, on aurait bien aimé gagner mais les premiers étaient au dessus. Après les 53km hier, cette étape a été éprouvante physiquement et les organismes commencent à être vraiment fatigués. Les écarts du jour sont importants malgré une étape relativement courte (30km) mais exigeante. On reprend 20 min au Autrichiens de Salomon qui finissent 5ème et on repasse 3èmeau général. Le contrat est rempli et le moral gonflé à bloc !

Jeudi 6 septembre

Etape 5. 37km/ 2200m d+ Le retour au calme

L’étape de la veille a laissé des traces. Tout le monde semble fatigué et nous aussi. Les jambes tirent… le départ est moins rapide et les relances sont moins tranchantes,

A partir d’aujourd’hui notre objectif est de gérer et conserver notre 3èmeplace au général. Les premiers sont à plus de 20 minutes et à moins d’une défaillance de leur part ils vont être difficiles à aller chercher. On prend notre rythme et on se retrouve finalement avec les premiers à mi course. Personnellement aujourd’hui je me sens un peu fatigué mais je ne le fais pas savoir à Guillaume qui est toujours concentrer pour perdre le moins de temps possible.

Etonnement sans avoir l’impression d’avoir fait une course rapide, à 8 km de l’arrivée nous pointons à une petite minute de la tête. Mais la raison l’emporte et nous n’attaquons pas dans la descente. On s’en tient au plan initial et assurons notre 3èmeplace. Nous n’avons jamais été aussi près de gagner, sans réellement le vouloir. Sans doute qu’une étape de la veille moins engagée nous aurait permis de l’emporter aujourd’hui. Mais pas de regret, nous sommes plus que jamais accroché à notre 3èmeplace, et on ne va pas lâcher !

Vendredi 7 septembre

Etape 6 : 33km et 2500m de d+  La gestion

Le profil du jour est encore bien engagé. On se prend même 2500m de d+ en 16km, puis descente jusqu’à l’arrivée. Les réveils sont de plus en plus difficiles après presque 200km en 5 jours, les muscles sont endoloris, les ligaments tirent, les articulations couinent, les yeux piquent mais le mental lui est toujours là. Nous sommes 3ème. Au briefing c’était : « On contrôle, on gère et on garde les pieds sur le podium. »

Aujourd’hui encore des montée sèches, des singles track à l’infini, des passages à plus de  2500m d’altitude,  des crêtes à couper le souffle. Et encore un plaisir immense à courir cette étape aux côtés de Guillaume. On est concentré, nous sommes au contact avec les deux premières équipes. Nous n’avons pas l’impression d’aller très vite mais derrière les écarts se creusent.

Nous finissons encore 3ème, 4h30 de course. Les équipes derrière ont lâché, physiquement et mentalement. Nous sommes fatigués comme tout le monde mais plutôt bien physiquement, ça sent bon pour l’arrivée. Nous n’avons jamais été aussi proche d’en terminer, les sourires envahissent les visages sur la zone d’arrivée. Demain c’est la finish line !!

Samedi 8 septembre

Etape 7 35km// 2100M d+ La délivrance.

Sentiment particulier aujourd’hui. C’est le dernier jour, personnellement je suis déjà nostalgique. Une famille s’est créée autour de la course. On a vécu 7 jours intenses physiquement mais aussi riche en découverte, en rencontre et en émotion. Peu importe le classement nous avons tous couru plus de 200km en 6 jours avant cette dernière étape et un sentiment de fierté se dégage sur la ligne de départ. Il reste tout de même 35km et plus de 2000m de dénivelé. Les deux premières équipes se tiennent en moins de 10min. Il va y avoir bataille encore. Pas pour nous. On en profite… L’étape est encore magnifique, les organisateurs nous on encore régaler avec un parcours à couper le souffle jusqu’aux derniers kilomètre. A 8km de l’arrivée, on arrive au dernier sommet. La vue est incroyable, on bascule sur une arrête. On prend le temps de quelques photos. Nous sommes 3ème. Les anglais nous rattrapent mais nous attaquons la descente assez fort, les anglais lachent.

3èmede l’etape mais surtout 3èmeau général de cette Transalpine Run. Le 1erpodium d’une équipe 100% française.

Cette course aura été magnifique, belle intense et dure. Nous avons profité à 100%. C’est une belle aventure qui nous a été offert. Un grand merci à Gore Tex pour l’aventure. Un grand merci à Guillaume pour le partage et l’engagement pendant la course, j’ai vecu un grand moment! 

Maxirace 2018 – Maxi 3eme place


La MaxiRace est pour moi une superbe épreuve du calendrier français. Tous les formats sont proposés et le niveau sur les différentes courses est toujours très compétitif.

C’est toujours un plaisir de venir ici que cela soit en course de prépa ou en objectif. Cela permet de réellement de se situer.

J’ai déjà couru 4 fois ici, deux fois la Marathon Race ( 22eme en 2012 et 5èmeen 2015) et deux fois la XL Race (2een 2014, 2een 2016) je connais vraiment bien le parcours et ses difficultés.

XL race 2016. Mollets bien affutés. Sebastien Chaigneau // Diego Pazos

En début d’année, je n’avais pas forcement prévu de venir, mais après un hiver studieux à l’entraiment il fallait que je me relance après l’épisode Ecotrail. J’ai donc voulu decourvir le format 85km de cette Maxirace.

Ultra Trail Cape Town 2017 // UTCT

Nous avons quitté l’Afrique du Sud le 29 juin 2017 après y avoir vécu près de 6 mois. Une ville merveilleuse, terriblement inspirante et aujourd’hui ouverte sur le monde.

Un petit coin de paradis et un pays fascinant. Une étonnante alchimie entre une histoire tourmentée, des paysages inoubliables et une faune sauvage qui donnent à ce pays un gout unique et plein de contraste.

J’y ai passé des centaines d’heures à courir, marcher, rouler et explorer des paysages étourdissants…

Nous avons prévu d’y retourner en cette fin d’année 2017 à l’occasion de l’Ultra Trail de Cape Town le 2 décembre. Cet événement comporte 3 courses : 35, 65 et le 100km comptant pour l’Ultra Trail World Tour. L’organisateur est devenu un ami et il m’a proposé d’y participer…

CCC – UTMB 2016

Pour les non initiés la CCC est une belle promenade de 101 km et près de 6000m de dénivelé positif autour du Mont Blanc partant de Courmayeur en Italie, passant du côté Champex en Suisse pour finir à Chamonix. Une belle journée à en prendre plein les yeux…

  • La prépa

Le compte rendu de ma CCC 2016, ne peut se faire sans parler de ma préparation.

Le point de départ fut le marathon du Mont Blanc fin juin. Une course sans due à une fatigue accumulée tout le mois de juin. Finalement un mal pour un bien. 10 jours de coupure début juillet m’ont permis de me ressourcer et retrouver l’envie de m’entrainer avec pour objectif cette fameuse course autour du Mont Blanc.

Le 10 juillet après quelques jours d’entrainement je prends le départ de l’Etape du Tour en velo. 130km et 3 cols à gravir dans les alpes entre Megève et Morzine. Du pur plaisir à parcourir ces routes aux commandes de ma bicyclette. La prépa CCC est bien lancée.

Puis c’est le départ pour la Corse pour un bon mois de vacances. La Corse, merveilleux mélange de mer et de montagnes qui décline à l’infini les terrains d’entrainement.

Premier bloc, sur le Mare à Mare Centre. Un sentier qui traverse la corse d’est en ouest entre Solenzara et Porticcio. 3 jours entre 25 et 30km de marche/course. 7 à 8h par jour sur les sentiers et nuit dans les villages. Des rencontres, des découvertes, un bonheur de découvrir la Corse de l’intérieur.

La semaine se finit par une course : le tour du Lac de L’Ospédale. Un petit trail de 10km (histoire de faire un peu de vitesse) sur les hauteurs de Porto Vecchio à plus de 1000 mètres d’altitude. 1ère victoire corse et record de l’épreuve à la clé.

Monte Cinto 2700

Un peu de récup en bord de plage puis place au 2ème bloc d’entrainement.

Ce 2ème cycle démarre un peu plus au nord de l’ile, du côté de Carpineto où je prends le départ du trail de la Via Romana. 21km // 1500 m de D+, un parcours engagé, une nouvelle victoire et un temps amélioré de 2 minutes Vs 2014. Les voyants sont au vert on attaque la plus grosse semaine de préparation tant en dénivelé qu’en volume. Nous sommes entre 28 et 21 jours avant l’objectif.

Pour les curieux voici le détail de la semaine :

  • Samedi 30 juillet : 12km/54min/250 D+, 12x 30/30
  • Dimanche 31 juillet : 21km/2h09/1500 D+, Trail de la Via Romana
  • Lundi 1 aout : 17km/2h50/ 1100 D+, sortie trail tranquille
  • Mardi 2 aout : 19km/8h15/1900 D+, Montée du sommet de la corse le Monté Cinto. Parcours extrêmement technique. Rando/course
  • Mercredi 3 aout : 21km/6h25/ 1600D+, Parcours autour de l’arche de Corté rando course
  • Jeudi 4 aout : 10km/3h30/800D+. Marche de recup pour monter au lac de Ninu.
  • Vendredi 5 aout : 40km/5h/2100 D+. Sortie trail entre Calacuccia et Corte

Total semaine : 140km/30h/9300 D+

Après cela il a fallu un peu de repos pour digérer le tout, quelques Pietra suivi de Mojito pour décompresser. Retour sur quelques séances de qualité et une dernière grosse balade à j-15, 32km/5h32/2000 D+ sortie trail sur le GR20 du côté des aiguilles de Bavella sur un parcours extrêmement technique.

Un petite phase d’affutage et direction Chamonix…

 

 

  • L’avant course

J’arrive quelques jours avant dans la vallée de Chamonix pour prendre la température.

C’est l’effervescence. Des traileurs venu des 4 coins du globe ont envahi les rues. L’ambiance est incroyable. Tous les acteurs du Trail mondial sont présents. On croise Anton Krupica, Seb Chaigneau, Francois D’haene, Sylvain Court, Xavier Thevenard,…

Les médias, les marques chacun essaie de trouver sa place et se mettre au devant de la scène.

On trouve là une ambiance jamais connue sur d’autre course, cet événement est devenu incontournable dans le paysage du trail international. Une joie d’en faire partie.

Mercredi 24 aout je suis avec attention les copains sur la TDS (112K/7000D+), le soir je file les encourager aux Contamines. Incroyable top 20 et top 50 et une superbe maitrise de la course pour mes amis.

Les voir me motive et donne envie de me bagarrer également. Je me suis bien entrainé, je pense être en forme, il est temps de lâcher les chevaux.

Le point à retenir c’est qu’il y a une vague de chaleur cette semaine. 50% d’abandons sur la TDS. Un paramètre primordial qu’il va falloir gérer pendant la course.

 

  • La course

Vendredi 26 aout. Départ de la CCC. La liste des favoris est longue voir effrayante. Je n’ai que la 15eme meilleure cotation au départ.

La première ascension de 1300m de D+ n’est pas en ma faveur, je ne suis pas un pur grimpeur. Je préfère ne pas suivre le groupe de tête et monte à ma main. Je bascule au sommet en 15eme position à 2 minutes de la 5eme place. Parfait. Je suis monté dans les temps que je voulais, sans trop puiser. J’attaque la descente et reviens vite sur le 11ème puis recolle à un groupe de 5 coureurs. Je prends plus de temps au ravito pour m’hydrater et de recharger mes bidons. La chaleur est déjà bien présente.

Vient le Grand Col Ferret, on grimpe au point culminant de la course. 2500 mètres d’altitude. Je prends un coup de chaud et me fais doubler sans cesse dans cette ascension. Le cardio ne veut pas dépasser les 140 puls. Tant pis je m’alimente et je patiente jusqu’au sommet. Je bascule 16e, mon plus mauvais classement de la course. Nous avons fait 30km.

Je reprends un bon rythme dans la descente. Je double ceux qui m’avais passé quelques minutes plus tôt. Je pointe 11e au ravito de la Fouly. Il fait très chaud, nous sommes en fond de vallée dans une cuvette. 10 km de faux plat descendant nous attende. Usant et cassant mais je doubler me motive. Je suis dans la course.

Je prends le temps de boire et m’arroser à chaque petite fontaine. La tactique est bonne, malgré ces arrêts je continue de reprendre des places. Les coureurs repris sont à l’agonie, la chaleur fait des ravages. Je trace ma route et reste concentré sur mes sensations.

J’arrive à Champex Km 55. La course commence ici.

Adrien qui vient de finir 50eme à la TDS est là pour me ravitailler. Je suis passé à la 8eme place. Je suis bien, dans ma course.

3 coureurs sont dans la tente. Le Top 5 est à porté de main. Je m’assoie, mange, bois ce que je peux. Adrien s’occupe de remplir mon sac. Les échanges sont brefs mais importants. Il m’indique l’état des coureurs à l’avant et me donne une idée des écarts. Je suis au cœur de la course, à la bagarre, j’aime ca ! La motivation est au max.

Le ravito dure 3 minutes, je repars pour ne pas prendre d’écart avec les 3 coureurs qui viennent de partir.

Je pars à l’ascension de Catogne, gère ma montée et imprime un bon rythme. Je double un par un les 3 concurrents. Un Islandais, un français et un allemand. Je bascule 5eme et file faire le ravito de trient Km 70.

Adrien est toujours là, toujours à me donner les bonnes infos, les bons conseils. Je ne parle pas trop je suis plus que jamais concentré. Je me change. Le soleil se cache derrière les montagnes et les températures baissent j’ai quelques frissons. Je prends le temps de bien manger car je sais que la prochaine partie est cruciale. Il va falloir hausser le rythme pour consolider cette place et aller chercher encore devant. J’en ai envie.

5 minutes de pause, ce sera mon plus long ravito.

Il me reste que 30 kilomètres. J’attaque la montée de Catogne en essayant de ne rien lâcher. J’appuie sur mes bâtons, je pousse sur les cuisses. Je suis seul dans la montagne je n’ai pas de repère mais je me force à garder le rythme.

Je passe le sommet, les jambes répondent bien, je hausse le rythme dans la descente.

J’arrive à Vallorcine km82, dernier ravito. Adrien fidèle au poste m’annonce que je dois faire un ravito express. Je bronche pas, je suis d’accord avec lui. 2 minutes, on recharge le sac et c’est reparti on rentre à la maison.

Col des montets. Je me force à courir, ca passe mais j’ai trop attaqué dans la descente précédente, j’ai de belles ampoules sous le pied, j’ai mal.

J’arrive au col des montets mes potes sont là. Ca fait du bien. Ils me disent que je suis en train de faire un truc de fou. Derrière c’est loin apparemment. Devant aussi.

Ok je veux juste garder cette place. J’aurais signé avant la course de toute facon.

Dernière ascension du jour : la tête aux vents. On reprend 900 mètres de D+. Je commence à être bien attaqué. Je sais que j’ai de l’avance je ne me mets plus dans le rouge, je suis sur la défensive. J’ai de plus en plus mal aux pieds.

Le sommet, une merveille : couché de soleil sur le mont blanc. Lumières incroyables…

La nuit tombe, j’allume ma frontale. Elle ne fonctionne pas. Dommage… Je prends ma frontale de secours une petite e-lite qui éclaire moins que mon iphone. Il va falloir faire avec ! Le chemin est technique, beaucoup de pierre, chaque pas est un calvaire. J’ai vraiment très mal. Une seule envie arriver à la Flégère et attaquer les 8 derniers kilomètres de descente. Je me retourne, j’aperçois des frontales derrière moi. Elles sont loin mais se rapprochent.

La Flégère est là, je prends l’apéro avec les bénévoles. Un verre de coca, deux Tuc et une poignée de cacahuètes.

C’est parti pour la dernière descente. Malgré mes pieds, malgré le manque de visibilité je veux rien lâcher. Bon sang c’est long, j’ai l’impression de descendre comme une personne âgée.

Mais ca tient ! J’arrive dans Chamonix. C’est la folie, les rues sont encore bondées.

Haie d’honneur, je sens plus mes pieds. Dernière ligne droite, je prends le temps de savourer. Mes amis sont là. Adrien aussi, fidèle au post. Grand moment de bonheur, grand moment de partage. Je suis 5ème

Souvenirs gravés à jamais.

Je tiens à remercier ma copine Charlotte pour la prepa et les heures passées à m’entrainer. Elle a également courue et terminée cette CCC en 26h. Bravo et respect.

Merci à Xrun et le Team New Balance pour le soutien tout au long de l’année.

Merci également à tout ceux qui m’ont suivis et encouragés. J’ai été inondé par une vague de message de soutien avant pendant et après la course alors du fond du cœur MERCI !