Cederberg Experience. April 2017
Cela fait maintenant 3 mois que nous sommes à Cape Town.
Nous apprécions vraiment notre vie locale. Nous avons rencontré pas mal de monde, les locaux sont dynamiques vraiment fan de sport.
Il faut dire que la course à pied aide beaucoup à nous intégrer. Nous sommes inscrits dans un club local, grâce aux petits podiums que j’ai fait sur les courses du coin je commence à être intégrés aux groupes de bons coureurs locaux et participons régulièrement à certains community run notamment le Tuesday Trail.
Stuart est une figure locale du trail running ici, c’est lui qui a créée ce groupe mais surtout c’est lui qui organise l’Ultra Trail de Cape Town depuis 3 ans. Il m’a pris d’amitié et m’a proposé une invitation pour courir l’Ultra Trail du Drakensberg un 100km fin avril…
Nous sommes à 3 semaines de la course, je m’apprête justement à m’organiser un bon weekend choc sur les chemins autour de la ville.
Nous sommes jeudi soir et je reçois un whatsapp:
En gros, Stuart me propose en dernière minute d’intégrer leur groupe de trois potes pour un weekend rando course dans la region du Cederberg…
J’ai déjà entendu parlé du Cederberg, mais je ne me suis pas penché sur la question.
Le Cederberg est une chaine de montagne à environ 280km de Cape Town, réserve naturelle protégée et inscrite au patrimoine mondiale de l’UNESCO depuis 2004. Le point culminant est le Sneeuberger haut de 2028m d’alititude. Cette reserve est réputée pour ses formations rocheuses exceptionnelles, ses peintures rupestres datant de l’age de pierre et ses Leopards…
Il ne faut pas longtemps pour prendre ma décision, je reponds à Stu en lui disant que je serai de la partie. Je vais laisser Charlotte pour le weekend. Ca m’embête mais l’occasion est trop belle. Je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Nous serons en autonomie pendant 3 jours, pas de commerce dans le coin, nuit à la belle étoile au programme. Je prépare mes affaires, je fais quelques provisions, nouilles chinoises, barre de céréales et quelques fruits séchés.
Vendredi 7 avril 2.00 pm. Cape Town.
Début du weekend, je fais connaissance avec la Team je ne connais que Stu. On embarque dans son 4X4 direction le nord, via la fameuse N7, la route qui relie l’Afrique du Sud à la Namibie. Après 2h de route nous attaquons un chemin, direction Algeria. Ce village est un des points d’entrée de la réserve. Il faut y acheter un permis de randonnée et s’enregistrer au registre avant de continuer.30 minutes de 4×4 suplémentaires , nous nous enfoncont dans la reserverse et sommes cerné par les montagnes. Nous arrivons dans un espèce de pré ou 4 caravanes sont installées.
Nous allons dormir là pour la nuit. Ce sera notre base camp
La caravane doit avoir 40 ans elle est vraiment, comment dire… Rustique ! Evidement pas d’eau courant, pas d’électricité.
Briefing pour le lendemain, on allume un feu pour faire cuire de la viande et on se couche devant la caravane, à la belle étoile.
Samedi 8 avril 6.OO am
Rapide breakfast et nous sommes partis.
L’objectif du jour est de dormir dans un refuge au milieu de la réserve situé à une trentaine de kilomètres environ.
Le paysage est exceptionnel. Je ne connais rien de similaire, c’est à la fois lunaire, et calme mais c’est aussi bouleversant.
Je me sens tout petit et chanceux de pouvoir être ici à cet instant.
On observe des oréotrague et des péléas (Reebok) qui sont des antilopes d’Afrique du sud. Elles se déplacent en groupe comme des bouquetins que l’on a l’habitude de rencontrer dans les Alpes.
Elles nous suivent l’espace d’un instant puis reprennent leur chemin…
Nous avançons dans un décor brut parfois lunaire. Les sentiers sinueux semblent sans fin et se perdent dans des paysages complètement fous.
Plus que jamais la nature est reine ici.
Nous finissons la journée avec 32km et 1300m de D+, nous sommes parti depuis 9h lorsque que nous arrivons au refuge. Il s’agit en fait d’une cabane en pierre avec de la paille étalée sur le sol. Evidement nous sommes seul nous n’avons croisé personne de la journée.
Nous posons nos affaires et prenons nos marques. Je n’ai pas de matelas, je dormirai donc dans mon duvet à même la paille.
Je vais chercher de l’eau dans le ruisseau pour faire cuire notre repas. Pour moi ce sera chicken noodles…
Evidement pas de douche, pas d’électricité, juste un petit réchaud à gaz emmené par Stu
Après ce diner 5 étoiles nous grimpons sur la colline au dessus du refuge pour contempler le coucher du soleil. Un moment unique, d’une beauté sans pareil, dans silence envoutant.
https://www.strava.com/activities/936247193
Dimanche 9 avril 6.00 am
Deuxième journée et retour vers le point de depart. Nous prenons un itinéraire différent, les paysages sont toujours aussi spectaculaires.
Après une première montée de 350m de D+ nous attaquons une descente majestueuse de presque 1000 de D-, le bonheur absolu chacun se laisse aller à son allure. Une fois en bas un incroyable sentiment de liberté se sentait sur le visage de chacun, aucun mot juste des sourire qui en disait long sur ce que l’on venait de descendre.
Petite baignade dans le ruisseau que traversait cette vallée puis une remontée de 800 mètres de D+ nous attend.
Ici commence le calvaire. Nous avançons sur un sentier mais il ne semble plus emprunté. La végétation devient de plus en plus dense au point de ne plus pouvoir avancer
Nous sommes comme dans une sorte de maquis qui me dechirent les jambes et les bras à chaque pas.
Malgré la chaleur j’enfile mon cuissard long et ma veste.
Finalement au bout de 5km en 2h nous sortons de la végétation et arrivons au pied de la montée. Il n’y a plus de chemin, il n’y a plus de maquis il faut monter tout droit dans la montagne en plein soleil. L’ascension est difficile, parfois dangereuse, chacun monte à son rythme je mets 1h20 pour monter, les derniers mettrons presque 2h30. J’ai eu le temps de me faire une petite sieste et de contempler les aigles de Verreaux voler autour de nous.
Tous en haut, nous prenons un petit ravito salvateur. Les 4 dernières heures ont été très éprouvantes.
Les gars me disent de partir finir la sortie sans eux, ils ont vu que j’avais des fourmis dans les jambes.
Une deuxième journée commence pour moi, nous avons fait 20km et je pars en trottinant sur les chemins du Cederberg. C’est un moment magique pour moi.
Je me repère à la carte arrive finalement à la caravane après 40km.
La journée a été magnifique. J’ai le temps de retrouver des affaires propres, me laver dans la rivière et me reposer un peu avant l’arrivée des autres.
Le weekend a été énorme, je me sens incroyablement privilégié d’avoir pu découvrir cet endroit guidé par mes potes sud af. Un moment vraiment intense.
C’était magique de vivre ça avec eux…
Un bon burger sur la route et retour à Cape Town pour retrouver Charlotte et lui raconter mes aventures…